Prose café (2005)

à Gérard

« Prose Café »

C’est l’histoire d’un R mal placé, un air qui se balade ; c’est l’aire de jeu choisie cette année par les acteurs du Théâtre en Vrac, celle du café, du café-bar, lieu de rencontres, le temps d’une pause, entre gare et cuisine.

Des personnages se croisent, dialoguent, d’autres monologuent, soliloquent ou fredonnent des airs de faux-semblants.

L’histoire commence avec optimisme, la fleur à la bouche ; quand le tonnerre gronde, l’orage éclate, ça craque, ça se fissure. Les scènes se succèdent tantôt rythmées à l’acide, au vitriol, tantôt traversées d’humour et de tendresse, voire au ras du mélo, jusqu'à la chute inattendue dont on ne dira rien ici ...

Personnages de théâtre, personnages d’hier et d’aujourd’hui, ceux de « Prose-café » incarnent l’éternel acteur de la scène du monde : vous, moi, lui et/ou elle, au pluriel, au singulier pluriel et rira bien qui rira le dernier...

Sortis de plume d’une palette de dramaturges du XX siècle (Sergi BELBEL, Denise BONAL, Gérard LEVOYER, Christian RULLIER, Jean-Louis BOURDON, Karl VALENTIN, Pierre DESPROGES), ils sont de notre temps et fredonnent des ritournelles célèbres : « la vie en rose », «les amants de Saint- Jean », « non rien de rien » .....

« Prose-café » se penche avec ironie, non sans cynisme parfois, sur nos maux, nos illusions, nos utopies aussi. Elle exprime une certaine idée de nos vies, et trouve sa veine dans « Eh bien, voilà », l’un des textes choisis dans l’oeuvrre de Pierre Desproges.

S’il était encore en vie, sûr qu’il aurait apprécié.

Photos : Eric Mennier